Lettre du 1er mai 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, le 1er mai 1917

 

Ma petite chérie,
2 mots à la hâte avant d’aller me coucher, car il est déjà près de 10h et demain nous partons à 6h45.
La journée n’a pas été trop dure ; temps couvert, quelques gouttes d’eau mais chaleur modérée ; rien à dire.
J’ai été obligé de quitter mes chaussettes de laine. J’ai le derrière du talon éraflé et le changement m’a déjà soulagé. Quant à mon ongle, je n’ai pas de chance, hier un élève m’a marché en plein dessus.
J’ai reçu aujourd’hui ton mandat ; il est déjà touché ! Demain je touche mon prêt. Me revoilà bien à flot ; je te dirais si par hasard, vu les dépenses de fin de cours, j’avais besoin de plus.
Nous sommes toujours dans l’incertitude pour la date de notre départ. Je ne désespère pas cependant qu’il demeure fixé au 11. Renseignements pris je puis sans difficultés passer par Clermont à condition de prendre à mes frais Saint-Germain-des-Fossés – Clermont.
Je ne tiens pas à me faire envoyer de catalogues ici. Quant aux bottes, je suis un peu ébranlé ; il paraît qu’on ne peut guère marcher avec parce qu’on n’a pas la cheville tenue. De plus, j’aurais peut-être l’air de crâner pour un simple sous-lieutenant ; il sera toujours temps de les prendre selon mon affectation et le milieu dans lequel je me trouverai.
Il paraît qu’en principe les officiers sortant de Valréas sont envoyés presque immédiatement au dépôt divisionnaire. Il y a plus de 80 coloniaux à Valréas ; il en est déjà pari, mais il en est revenu.
Comme toi je me prends à espérer que les petits échapperont à la rougeole.
Je trouve très bien ta lettre à Suzanne.
Je te quitte, ma petite chérie, en t’embrassant mille et mille fois.
Ton Marcel

Bons baisers aux petits.
Amitiés aux mamans.


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