Lettre du 17 février 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, 17.2.1917

 

Ma petite chérie,
J’ai été très content de savoir que tu étais allée voir maman avec bébé et que tu l’as trouvée en bonne santé. Ce n’est pas sans soulagement que j’ai appris que vous aviez trouvé du combustible.
Mes chaussures, est-ce le temps est-ce la graisse, ne me paraissent pas froides. D’ailleurs j’alterne rigoureusement mes deux paires.
Moi aussi je regrette bien notre chez nous. J’ai beau avoir de bons camarades, j’aimerais pouvoir parler avec toi autrement que par lettre. Et puis comment cela va-t-il se passer, j’aurai bien voulu être là d’autant que la permission me paraît bien compromise vu le travail et vu l’interdiction des voyages par chemin de fer.
Je te quitte. Mille baisers.

Ton Marcel
Bons baisers à petit Toto. Amitiés aux mamans.


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Lettre du 16 février 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 16 février 1917
Vendredi matin

 

Emilie jeune gros planMon cher Marcel,

J’ai lu avec plaisir de tes nouvelles hier soir. J’ai eu la joie de recevoir ta lettre du 13, t’ayant déjà lu le matin.
Ce qui m’ennuie, c’est de savoir que tu n’as encore rien reçu de nous, moi qui t’aie écrit dimanche matin pour que tu aies une lettre le plus tôt possible, enfin j’espère que maintenant tu m’as lu.
Hier matin jeudi, j’ai profité du beau soleil pour sortir Yves et aller voir ta mère et lui porter de tes nouvelles. Je lui ai parlé de tes jambières, et Mme Sibaud est de mon avis que tu en auras toujours besoin, et qu’elles pourraient bien augmenter. Elle venait de t’écrire, alors elle m’a chargée de te dire qu’elle voulait te les offrir, et que tu lui dises comment tu veux qu’elle t’envoie les 22 frs.
J’avais d’ailleurs l’intention de faire la même chose mais puisque ta mère te les donne, dis-moi ce que tu aurais besoin ou ce que tu aurais envie. Je t’envoie l’argent dont tu auras besoin.
Quelle température avez-vous ? N’êtes-vous pas chauffer du tout ?
Je vois qu’à Clermont, on pense toujours à toi, et bien que ton passage par là m’aurait privé du bonheur de t’avoir près de moi cela aurait peut-être été mieux que tu t’arrêtes là ; tu aurais été moins fatigué que de faire le trajet d’un seul coup.
Pour la correspondance, je t’en prie mon chéri ne te fais nul souci, tes chères lettres seront les bienvenues quelque retard qu’elles aient et les jours où tu ne pourras écrire, je penserai que c’est que tu avais trop à faire. Pour moi je t’écris chaque jour à la même heure. Je voudrai tant et tant te dire de choses ! Et ma plume ne sait pas les écrire.
En ce qui concerne le capitaine Codechèvre, je suis bien contente pour toi que son accueil ait été bien aimable.
Pour la manœuvre, je ne vois pas comment tu aurais pu commander bien et tout le temps du premier coup ! Vraiment tu n’as pas assez confiance en toi. Qu’est-ce donc que l’avocat de Nancy dont tu me parles ? Ne réponds à mes questions que si tu as le temps ! C’est bien ennuyeux que tu ne puisses pendre une chambre en dehors ! Ne prête donc pas tes carnets de notes comme cela !
Au revoir mon aimé, je te quitte pour ce matin en t’envoyant mes plus tendres baisers. Bonjour des mamans.
Tout à toi.
Emilie

Gros baisers à mon papa chéri de ton petit Yves.


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Lettre du 16 février 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, 16.2.1917

 

Ma petite chérie,
Reçu ce matin au déjeuner ta lettre du 13. Marie ne m’a pas encore écrit mais j’ai écrit à oncle Emile. Enchanté de savoir que la doctoresse t’a trouvée en bon état. Tant mieux si comme elle croit c’est un beau garçon. Ce sera fort à l’honneur de la maman, si la théorie de cousin Gustave est vraie. Tant mieux surtout si le froid diminue. Aujourd’hui manœuvre assez loin en terrain accidenté. Aller et retour en camion automobile confortable. Beaucoup à faire et cela ne fait que commencer. Demain interrogation, aussi je n’écris que 2 mots. Je continue à prendre du vin blanc. 1 fr. 25 le litre mais cela me fait au moins 2 jours y compris le goûter car au retour de la manœuvre j’ai bien faim et soif. Dimanche je serai de jour, je n’avais d’ailleurs pas l’intention de prendre de permissions. J’espère obtenir de mon proprio de l’eau chaude pour me laver.
Le capitaine Codechèvre est vraiment un officier remarquable à tous égards. Tu pourras le dire à Mme Codechèvre si tu lui écris. Je l’ai dit aussi à son oncle.
Je ne peux pas avoir besoin d’argent d’ici quelques temps. Je ne paierai ma chambre que le 12 mars et j’ai encore plus de 42 f. 50.

Mille baisers de ton Marcel.

Bons baisers à bébé. Amitiés aux mamans.


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Lettre du 15 février 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 15 février 1917
Jeudi matin

 

Mon cher Marcel,
Je reçois à l’instant ta lettre du 12, je l’attendais avec impatience. J’espère que maintenant tu as du recevoir mes lettres ?
Hier après-midi, nous avons été voir Madame Sibaud qui avait reçu aussi de tes bonnes nouvelles.
La température est plus douce. Je veux croire que Valréas est aussi favorisé que nous. Le pays, me dis-tu, est pittoresque, que ne puis-je le regarder avec toi ! Je me demande, tu vas dire que je suis pas raisonnable, peut-être je me demande si au mois d’avril, je n’irais pas avec le tout petit seul passer un peu de temps près de toi.
Tu as dû voir maintenant le capitaine Codechèvre, et tu dois commencer à prendre un peu tes habitudes. Prend une chambre,  ce sera certainement plus agréable pour toi et s’il te manque de l’argent, écris-le moi.
Je pense que tu pourras bien acheter les molletières que tu as vues, car elles coûteront peut-être plus chères plus tard.
En attendant tu as bien fait de prendre les petites courroies jaune. Si tu as des liens en double, renvoie-moi ceux que tu as emportés et qui te gênent peut-être.
Je vois que vous avez un emploi du temps très rempli, pourvu que tu ne sois pas trop fatigué !
Nos santés sont toujours bonnes et je crois que le relèvement de la température nous sera encore favorable.
Dans ma lettre du dimanche, je te disais que j’avais remercié Tante Amélie de son envoi. Lundi j’ai eu une lettre de Marie qui me disait qu’elle avait des amis à La Palud.
Dans ma lettre aussi je te disais que j’avais vu Mlle Campergue, que tout allait bien de ce côté et sans trop te donner d’espoir, elle penche pour la classe 36.
Nous avons eu aussi la visite de Mme Banault, elle était déjà venue pendant notre absence, ce devait être la dame entre deux âges ! Mme Toussaint n’est pas difficile !!
Yves réclame pour t’écrire, il a beaucoup de choses à te dire ! Paraît-il, il était très fier que tu es mis à part « bons baisers à Toto ! », il est en train de mettre une plume dans le porte-plume marron trouvant que je ne vais pas assez vite. Voyez-vous cette impatience ! C’est lui qui chaque jour met tes lettres à la poste et avec quel soin !
Nous allons aller porter celle-ci tout les deux en allant dire bonjour à grand-mère Sibaud, nous chargeons notre lettre de nos meilleurs et plus tendres baisers pour toi, espérant avoir bientôt de tes bonnes nouvelles, au revoir mon chéri.

Tout à toi.
Emilie

[Ligne d’Yves]
Mon cher papa,

Pan ! Je t’écris mon petit mot. Toto est bien sage, il voudrait bien que tu achètes des molletières pour lui. Je te quitte pour aller porter ta lettre à la poste en allant faire un coup à grand-mère Sibaud. Tu sais je t’écris tout seul pour te dire des petites choses à l’oreille. Je t’aime bien fort, et je suis bien raisonnable avec maman. Je crois que bientôt on va m’apporter un petit frère dans un manchon.
Gros baisers de ton petit Yves.


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Lettre du 15 février 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, l5.2.1917

 

soldat pieds dans l'eauCe soir je prends mes précautions pour pouvoir mettre ta lettre après le dîner. Je t’écris au retour de a manœuvre assez dure de 1 à 5 en terrain détrempé. Je t’écris de ma chambre ; je l’ai laissée ouverte toute la journée pour la réchauffer. Avec ma capote et après les exercices de la journée, je n’ai pas froid.
Le colonel ne conseille pas de faire venir les familles, je crois qu’il a raison. D’après une note parue dans les journaux je ne pourrai d’ailleurs plus venir en permission de 24 heures de Maisse puisque il me faudrait prendre « le dus ». Je n’ai pas commandé de nouveau ; d’ailleurs personne ne pourrait se douter que je connais sinon le capitaine du moins sa famille. A une question posée à tout le monde j’ai du moins fait une réponse heureuse.
J’ai eu le plaisir de recevoir la 1ere lettre que tu m’as écrite. Elle est arrivée après celle du 12 ayant erré dans la 5e section. Indique bien à l’avenir 3e Section. J’ai reçu une lettre de M. Gavris adressée à Milly. Je lui avais écrit d’ici. L’officier qu’il connaît n’est pas à Valréas mais aux environs.
J’espère avoir de tes nouvelles demain peut-être auras-tu vu la doctoresse.
Samedi nous devons avoir interrogation. Je me bourre le crâne pour tâcher de n’être pas trop mauvais. Je me lève à 6h ½ bien que le réveil ne soit qu’à 7 heures et je me couche à 20 h au lieu de 9. Le seul avantage de ma chambre est d’échapper au bruit de la chambrée et d’être plus à mon aise pour la toilette. Ce sera sensible le dimanche surtout. Mais pour ce qui est, c’est horriblement cher et en plein nord. On n’a pas chassé les marchandes du temple car c’est à l’école des frères que je suis logé.
Mille baisers à toi et au bébé. Amitiés aux mamans.
Ton Marcel


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