Lettre du 15 février 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, l5.2.1917

 

soldat pieds dans l'eauCe soir je prends mes précautions pour pouvoir mettre ta lettre après le dîner. Je t’écris au retour de a manœuvre assez dure de 1 à 5 en terrain détrempé. Je t’écris de ma chambre ; je l’ai laissée ouverte toute la journée pour la réchauffer. Avec ma capote et après les exercices de la journée, je n’ai pas froid.
Le colonel ne conseille pas de faire venir les familles, je crois qu’il a raison. D’après une note parue dans les journaux je ne pourrai d’ailleurs plus venir en permission de 24 heures de Maisse puisque il me faudrait prendre « le dus ». Je n’ai pas commandé de nouveau ; d’ailleurs personne ne pourrait se douter que je connais sinon le capitaine du moins sa famille. A une question posée à tout le monde j’ai du moins fait une réponse heureuse.
J’ai eu le plaisir de recevoir la 1ere lettre que tu m’as écrite. Elle est arrivée après celle du 12 ayant erré dans la 5e section. Indique bien à l’avenir 3e Section. J’ai reçu une lettre de M. Gavris adressée à Milly. Je lui avais écrit d’ici. L’officier qu’il connaît n’est pas à Valréas mais aux environs.
J’espère avoir de tes nouvelles demain peut-être auras-tu vu la doctoresse.
Samedi nous devons avoir interrogation. Je me bourre le crâne pour tâcher de n’être pas trop mauvais. Je me lève à 6h ½ bien que le réveil ne soit qu’à 7 heures et je me couche à 20 h au lieu de 9. Le seul avantage de ma chambre est d’échapper au bruit de la chambrée et d’être plus à mon aise pour la toilette. Ce sera sensible le dimanche surtout. Mais pour ce qui est, c’est horriblement cher et en plein nord. On n’a pas chassé les marchandes du temple car c’est à l’école des frères que je suis logé.
Mille baisers à toi et au bébé. Amitiés aux mamans.
Ton Marcel


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