Lettre du 16 février 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 16 février 1917
Vendredi matin

 

Emilie jeune gros planMon cher Marcel,

J’ai lu avec plaisir de tes nouvelles hier soir. J’ai eu la joie de recevoir ta lettre du 13, t’ayant déjà lu le matin.
Ce qui m’ennuie, c’est de savoir que tu n’as encore rien reçu de nous, moi qui t’aie écrit dimanche matin pour que tu aies une lettre le plus tôt possible, enfin j’espère que maintenant tu m’as lu.
Hier matin jeudi, j’ai profité du beau soleil pour sortir Yves et aller voir ta mère et lui porter de tes nouvelles. Je lui ai parlé de tes jambières, et Mme Sibaud est de mon avis que tu en auras toujours besoin, et qu’elles pourraient bien augmenter. Elle venait de t’écrire, alors elle m’a chargée de te dire qu’elle voulait te les offrir, et que tu lui dises comment tu veux qu’elle t’envoie les 22 frs.
J’avais d’ailleurs l’intention de faire la même chose mais puisque ta mère te les donne, dis-moi ce que tu aurais besoin ou ce que tu aurais envie. Je t’envoie l’argent dont tu auras besoin.
Quelle température avez-vous ? N’êtes-vous pas chauffer du tout ?
Je vois qu’à Clermont, on pense toujours à toi, et bien que ton passage par là m’aurait privé du bonheur de t’avoir près de moi cela aurait peut-être été mieux que tu t’arrêtes là ; tu aurais été moins fatigué que de faire le trajet d’un seul coup.
Pour la correspondance, je t’en prie mon chéri ne te fais nul souci, tes chères lettres seront les bienvenues quelque retard qu’elles aient et les jours où tu ne pourras écrire, je penserai que c’est que tu avais trop à faire. Pour moi je t’écris chaque jour à la même heure. Je voudrai tant et tant te dire de choses ! Et ma plume ne sait pas les écrire.
En ce qui concerne le capitaine Codechèvre, je suis bien contente pour toi que son accueil ait été bien aimable.
Pour la manœuvre, je ne vois pas comment tu aurais pu commander bien et tout le temps du premier coup ! Vraiment tu n’as pas assez confiance en toi. Qu’est-ce donc que l’avocat de Nancy dont tu me parles ? Ne réponds à mes questions que si tu as le temps ! C’est bien ennuyeux que tu ne puisses pendre une chambre en dehors ! Ne prête donc pas tes carnets de notes comme cela !
Au revoir mon aimé, je te quitte pour ce matin en t’envoyant mes plus tendres baisers. Bonjour des mamans.
Tout à toi.
Emilie

Gros baisers à mon papa chéri de ton petit Yves.


Commentaires fermés sur Lettre du 16 février 1917 d’Emilie Sibaud

Filed under Lettres d'Emilie Sibaud

Comments are closed.