Lettre du 1er février 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 1er février 1917
Jeudi matin 9 h.

 

Mon cher Marcel,
Je t’écris vivement un mot et je te joins du papier à lettres. J’ai bien reçu ta lettre hier au soir. Je suis bien ennuyée de te savoir enrhumé, remercie bien ta propriétaire pour moi des soins qu’elle te donne.
Je confie ma lettre à Mme H., qui vient de nous donner Roger à garder.
Je viens de recevoir une lettre de Devoyau avec le traitement.
Je voudrai bien que tu puisses prendre le train d’une heure 50’.
Je t’écris très peu, pour que mon papier ne pèse pas trop et pouvoir t’en mettre un peu.
Je te quitte mon chéri pour aujourd’hui en attendant le plaisir de te lire, je t’embrasse bien tendrement de tout cœur.
Tout à toi.

Emilie
Bon baisers d’Yves.


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Lettre du 1er février 1917 de Marcel Sibaud

Milly, le 1.2.17

 

Ma petite chérie,
J’espère que tu reçois mes lettres plus rapidement ; renseignements pris, je les mettais à une heure mal choisie. Je les écrivais le soir et pour ne pas avoir à sortir de nouveau je ne les mettais que le lendemain matin de sorte qu’elles manquaient le départ qui a lieu à 5 heures du matin.
Cette lettre est probablement la dernière ou l’avant-dernière que je t’envoie de Milly. Aujourd’hui est arrivée la nouvelle, que tout ce qui est disponible dans les dépôts doit être prêt à partir la semaine prochaine. Mais cela ne s’applique évidemment pas à moi.
Je tâcherai de prendre la voiture pour venir à Maisse. Mais vu le mauvais temps il ne veut prendre que 2 personnes ; ce sera donc 2fr.50, si cela me paraît trop cher, je donnerai seulement mon sac.
Merci des feuilles de papier, j’emploie la première pour cette lettre.
Je crois que tu fais bien de ne pas sortir, le temps pour être un peu moins dur est encore trop froid. Tant mieux que le charbon soit bien et pas cher.
Si ta mère a une plaie au pied, il faut faire bien attention à ce qu’elle ne s’envenime pas car c’est très embêtant, j’en vois un exemple par un sergent d’ici.
Je suis bien content de savoir bébé toujours gaillard. Embrasse le bien pour moi.
Aujourd’hui nous avons manœuvre en forêt dans la neige jusqu’aux jambes. Comme bain de pieds révulsif, c’était réussi !
Je me suis décidé à m’acheter un tube de vaseline mentholée car je me suis encore réveillé ce matin à 6 h le nez complètement bouché et ayant trop chaud mais sans transpiration.
Le docteur m’a dit que j’aurais mieux fait de prendre de la vaseline goménolée. En allant mettre ta lettre je vais tâcher de charger mon tube.
Je t’embrasse mille et mille fois. A samedi peut-être, moins tôt que je ne croyais. Il me sera sans doute difficile de prendre 1h50.

Ton Marcel

La blanchisseuse m’ayant naturellement fait faux bon, je vais être obligé demain d’emprunter des mouchoirs à Mme Levêque.


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Lettre du 31 janvier 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 31 janvier 1917
Mercredi matin

 

Mon cher Marcel,

Tout à toi que je te dise que j’ai reçu une lettre de toi hier au soir, j’ai été bien heureuse de te lire, mais je suis inquiète de ton rhume. Ce n’est pas ce froid qui va te remettre ! Si tu peux venir samedi, tâche d’aller en avance pour la voiture, tu auras tout de même moins à souffrir.
J’avais espéré te lire ce matin de nouveau, mais non ! Comme tu me le demandes, je t’envoie quelques feuilles de papier à lettres et deux enveloppes. Je t’envoie autant demain.
Il neige ! Il fait toujours aussi froid ! Je ne sortirai pas encore aujourd’hui, je crois bien ! Je vais donner ta lettre à mettre à la poste à M. [?], maman a mal au pied. Son soulier lui a e[?] fortement le talon.
Hier après-midi, nous avons reçu le charbon, il est beau et ne coûte pas cher. Il est pesé avantageusement. Je vais m’occuper pour les boulets à Bernio.
Sais-tu quelque chose pour ton départ à Valréas, es-tu prévenu ?
Comme vous devez avoir froid pour aller au tir ou à tout autre exercice ! Je voudrais bien avoir de tes nouvelles et quelles soient bonnes ! Emporte ton bonnet-cache-nez, tu le mettras autour de ton cou.
Pour nous, nous allons assez bien, bébé n’a pas l’air de se ressentir du froid, il a toujours ses petites menottes chaudes ! Heureusement le pauvre mignon. Il est bien sage, et a été lui aussi bien content d’avoir de tes nouvelles hier au soir. Il a été consterné d’apprendre que les moustaches de son papa avaient gelées ; hier dans son petit lit, il me disait que « ses moustaches étaient gelées ! ».

Je te quitte pour ce matin mon chéri en t’embrassant bien tendrement.
Tout à toi.
Emilie

[Ligne d’Yves] Mon petit papa chéri,
Ca me fait de la peine que tu es si froid, je voudrai te donner une place dans mon petit lit bien chaud et t’embrasse beaucoup beaucoup pour te dire combien je t’aime.
Ton petit Yves.


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Quelques images de l’Ina

Il y a 50 ans prenait fin la Première Guerre Mondiale

Les Actualités Françaises – 06/11/1968 – 05min43s

www.ina.fr


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Lettre du 30 janvier 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 30 janvier 1917
Mardi matin

 

Je n’ai toujours rien reçu de toi, il faut espérer que pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! Qu’il ne t’est rien arrivé de désagréable qui t’as privé d’écrire. Je pense d’ailleurs que s’il t’était arrivé quoi que ce soit tu m’aurais ou tu m’auras fait télégrapher de même pour Valréas.
Je veux donc croire que c’est peut-être simplement un retard de la poste.
Hier lundi, maman est allée pour le charbon, nous devons le recevoir aujourd’hui, 50 k. Je ne suis toujours pas sortie, j’ai travaillé toute la journée. Maman était de fort mauvaise humeur, en revanche Yves a été bien sage. Ce matin, il ne s’est éveillé qu’à 9 heures !
Je viens de recevoir une lettre de Laurence, mais pas un mot des Codechou !
Hier nous n’avons pas eu d’électricité de la journée, jusqu’à 8 heures du soir. Là elle s’est allumée une demi-heure, puis de nouveau obscurité, et c’est seulement vers 10h qu’on nous l’a rendu, pour la supprimer de nouveau ce matin. Je ne sais à quoi cela tient ?
Tu dois avoir joliment froid, la température a encore baissé ces jours-ci, espérons que cela ne va pas durer !
N’as-tu pas besoin d’argent ? Penses-tu venir dimanche en permission ? Peut-être te lirais-je à 3 heures cette après-midi. Je suis un peu inquiète de n’avoir encore rien reçu de toi.
Es-tu toujours aussi bien chez ta propriétaire ?
Bébé Yves te réclame, il croyait bien avoir une lettre de toi ce matin. Or la lettre de Laurence l’a peu enthousiasmé de même que moi. Nous croyions tellement bien te lire.
Je te quitte pour ce matin en t’embrassant bien tendrement.
Tout à toi.
Emilie

Mon cher Papa,
Je viens te dire un petit bonjour, et j’espère avoir de bonnes nouvelles bientôt. Reçois les meilleurs baisers de ton petit Yves.


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