Lettre du 30 janvier 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 30 janvier 1917
Mardi matin

 

Je n’ai toujours rien reçu de toi, il faut espérer que pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! Qu’il ne t’est rien arrivé de désagréable qui t’as privé d’écrire. Je pense d’ailleurs que s’il t’était arrivé quoi que ce soit tu m’aurais ou tu m’auras fait télégrapher de même pour Valréas.
Je veux donc croire que c’est peut-être simplement un retard de la poste.
Hier lundi, maman est allée pour le charbon, nous devons le recevoir aujourd’hui, 50 k. Je ne suis toujours pas sortie, j’ai travaillé toute la journée. Maman était de fort mauvaise humeur, en revanche Yves a été bien sage. Ce matin, il ne s’est éveillé qu’à 9 heures !
Je viens de recevoir une lettre de Laurence, mais pas un mot des Codechou !
Hier nous n’avons pas eu d’électricité de la journée, jusqu’à 8 heures du soir. Là elle s’est allumée une demi-heure, puis de nouveau obscurité, et c’est seulement vers 10h qu’on nous l’a rendu, pour la supprimer de nouveau ce matin. Je ne sais à quoi cela tient ?
Tu dois avoir joliment froid, la température a encore baissé ces jours-ci, espérons que cela ne va pas durer !
N’as-tu pas besoin d’argent ? Penses-tu venir dimanche en permission ? Peut-être te lirais-je à 3 heures cette après-midi. Je suis un peu inquiète de n’avoir encore rien reçu de toi.
Es-tu toujours aussi bien chez ta propriétaire ?
Bébé Yves te réclame, il croyait bien avoir une lettre de toi ce matin. Or la lettre de Laurence l’a peu enthousiasmé de même que moi. Nous croyions tellement bien te lire.
Je te quitte pour ce matin en t’embrassant bien tendrement.
Tout à toi.
Emilie

Mon cher Papa,
Je viens te dire un petit bonjour, et j’espère avoir de bonnes nouvelles bientôt. Reçois les meilleurs baisers de ton petit Yves.


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