Lettre du 13 février 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, le 13.2.17

 

Ma petite chérie,

Je n’ai pas encore eu le plaisir de te lire aujourd’hui, j’ai seulement reçu une lettre d’oncle Emilie adressée à Milly et qui me poursuit depuis. Il m’engageait à passer par Clermont pour le voir. Comme je le craignais je n’ai pu mettre ta lettre hier soir, elle ne partira donc qu’à midi. Je crains fort que la correspondance ne puisse être bien régulière. Il y a beaucoup à faire et fort peu de temps surtout maintenant que l’on éteint à 9 heures. J’ai vu le capitaine Codechèvre ce matin. Son accueil a été charmant puisque son premier mot a été « Nous avons joué ensemble jadis ». Là-dessus il m’a dit qu’il me secouerait particulièrement, ceci sur un ton fort amical. Il revenait de Paris où il avait vu Georges.
Encore un bon déjeuner et ensuite manœuvre. Le capitaine m’a donné le commandement au début cela n’a pas été trop mal. Mais à la fin je me suis trompé. Je crois heureusement que ce début n’a pas grande importance. A ce que j’ai vu faire aux autres m’encourage. J’ai déjà été plagié par un avocat de Nancy, affreux bavard qui n’a rien de ce qu’il lui faut. Il m’a emprunté brosse, graisse et carnet de notes. On est mal pour travailler car il y a toujours de ces bavards. Mais une chambre est presque inutilisable vu le manque de temps.
Je te quitte ma petite chérie en t’embrassant de tout cœur mille fois ainsi que bébé.
As-tu vu la doctoresse ? Comment vas-tu ? As-tu fait faire une nouvelle analyse ? As-tu écrit au docteur ? As-tu du charbon ?
Encore mille baisers.

Ton Marcel

Amitiés aux mamans.
Pendant que je t’écris encore un qui me demande mon cahier.


Commentaires fermés sur Lettre du 13 février 1917 de Marcel Sibaud

Filed under Lettres de Marcel Sibaud

Comments are closed.