Lettre du 30 janvier 1917 au soir de Marcel Sibaud

Milly, le 30.1.17

 

Ma petite chérie,

J’ai reçu de toi 3 lettres aujourd’hui, celle du 24 où tu me parles des cahiers, une du 26 et une du 29. Les deux premières avaient été envoyées à Maisse d’où elles sont revenues.
J’ai reçu aussi la lettre de maman qui se promenait depuis le 26. Elle était ouverte, il est vrai qu’elle n’était pas compromettante.
J’ai aussi reçu un mot de félicitations de Leclerc daté du 25. Il s’attend à être repris ce qui ne m’étonnerait pas.
Enfin (quelle correspondance pour un seul jour !) j’ai reçu une lettre qui m’a un peu surpris mais qui ne peut que te tranquilliser : les offres de service d’un tailleur militaire ! Il va être en besogne.
Ce matin je me suis levé assez tard après une longue bonne nuit ; mon rhume est stationnaire, mais j’ai dû donner 3 mouchoirs à laver d’urgence.
Après déjeuner, Mme Levêque m’a encore offert un café bien chaud. L’après-midi, tir au fusil mitrailleur, rien que du connu.
Après un bon dîner je rentre et je t’écris au chaud.
Je me coucherai sans doute encore d’assez bonne heure.

Je t’embrasse mille et mille fois ainsi que toto. Amitiés à ta mère.
Ton Marcel

Quel a été le résultat de l’analyse ?

Quid du charbon ? Arrivez-vous à ne pas geler ?


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Lettre du 30 janvier 1917 de Marcel Sibaud

Milly, le 30.1.17

 

Ma petite chérie,
Bien reçu ta lettre de mardi matin. J’espère que tu n’auras pas tardé à recevoir de mes nouvelles et que tu es tranquille aussi bien pour Valréas que pour le reste.
Que peut bien vouloir dire le silence de Laurence ? Je ne le rends pas bien compte.
Vous avez été très bien ennuyées par le manque d’électricité.
Ici il fait toujours très froid, il a neigé par-dessus le marché.
Je suis toujours assez enrhumé, cette nuit j’ai eu le nez complètement bouché et chose incroyable, j’avais trop chaud dans mon lit et recherchais les parties plus fraîches.
Je viendrais certainement dimanche et comme je l’ai dit je m’efforcerai de ne pas avoir à revenir à Maisse. Mais je ne suis pas sûr de l’obtenir.
Je suis toujours très bien chez Mme Levêque dont décidément je partage le café après déjeuner.
Il faisait si mauvais aujourd’hui que nous n’avons pas été sur le terrain. Il y a eu théorie et j’ai été appelé à remplir le rôle d’instructeur auxiliaire.
Je te quitte en t’embrassant mille et mille fois ainsi que bébé.

Ton Marcel.
Amitiés à ta mère.


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Lettre du 29 janvier 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 29 janvier 1917

 

Mon cher Marcel,

As-tu fait un voyage passable et as-tu goûté à tes provisions ?

Il fait toujours aussi froid, j’ai passé une soirée pas bien gaie et qui m’a semblée  bien longue en comparaison de celle de samedi, que cette permission a passé vite ! Peut-être aurai-je le plaisir de te lire demain matin, d’avoir de tes bonnes nouvelles. Je veux espérer que tu es tranquillisé du côté de Valréas. Je te le souhaite vivement.

Je ne t’écris pas longuement pour que ma lettre te parvienne le plus tôt possible, et maman sort justement. Elle va la mettre à la poste.

Bébé t’a réclamé toute la soirée, il voulait aller te retrouver à la gare disant que tu l’attendais au chemin de fer. N’étais-tu pas en retard pour le train ?

Je ne vois pas grand-chose à te dire ce matin. Je te quitte mon chéri en t’embrassant bien tendrement de tout cœur.

Tout à toi.

Emilie

[Ligne d’Yves] Bons baisers à mon papa chéri. Yves


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Lettre du 29 janvier 1917 de Marcel Sibaud

Milly, le 29.1.17

 

Ma petite chérie,

Je prends pour toi ma dernière feuille de papier et ma dernière enveloppe ayant écrit à ton oncle Gallo, à Clermont, à la caisse etc. Je viens d’être officiellement avisé de mon envoi à Valréas. D’accord avec le capitaine, je quitterai Milly samedi prochain. Je tâcherai que ce soit le matin, à temps pour que je puisse régler mes affaires à Maisse et prendre si possible le train de 5h20. Je tâcherai aussi, mais ce sera peut-être plus dur, de ne pas arriver de nuit à Maisse avant mon départ.

Comme j’étais enrhumé, Mme Levêque m’a offert après déjeuner un café brûlant. Je t’écris ce soir avant d’aller me coucher ce que je ferai d’assez bonne heure. La propriétaire me propose une infusion de tilleul. On n’est pas plus aimable.

Nous avons été dans la journée en forêt ; il fait toujours très froid.

Je sais qu’une lettre, la tienne sans doute, me court après mais elle ne m’a pas encore rejoint. Celle de maman serait à Maisse.

La major a repris son service aujourd’hui, ce soir il n’est pas très entrain et est allé se coucher à 8 heures. Je le suivrai à peu d’intervalle.

La Malacéïne(1) a bien rétabli l’épideraie de mes narines ; je vais ce soir me graisser le nez : il en a besoin.

J’aurai peut-être de tes nouvelles demain. En attendant, je t’embrasse mille et mille fois ainsi que toto.

Ton Marcel

Amitiés à ta mère.

Ne t’inquiète pas, je n’ai pas encore acheté l’indicateur. Je ne le prendrai pas avant samedi ou dimanche, selon les besoins.

1- La Malacéïne est une crème de l’époque utilisée pour restituer au visage, aux mains finesse et élasticité, car elle assouplit et lubrifie les épidermes secs, fendillés, crevassés. [information d’une publicité de l’année 1914]

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Lettre du 26 janvier 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes le 26 janvier 1917

 

Mon cher Marcel,

Je n’ai pas eu le plaisir de recevoir de tes nouvelles ce matin. Nous voici vendredi, je me demande si tu auras une permission samedi soir.

Il fait toujours bien froid et je me demande comment tu supporteras cette température. Peut-être aurais-je le plaisir de te lire sur les coups de 3 heures comme hier.

J’ai répondu à Tante Amélie. Je ne suis toujours pas sortie ces jours-ci, je suis paresseuse à mettre le nez dehors et puis vu ce que tu m’a écris ça ne m’encourage pas beaucoup.

Yves est très gentil en ce moment, il devient sérieux et joue un peu tout seul. Il fait toujours de bonnes nuits.

Et toi mon chéri, tu ne dois pas avoir chaud ? Es-tu parvenu à être mieux couché ? Je voudrais bien te voir, que c’est long une semaine… ou que c’est court selon que l’on est loin ou près de ce que l’on aime !

Je te quitte pour ce matin espérant te lire bientôt. Bébé Yves se joint à moi pour t’embraser bien tendrement.

 

Tout à toi.

Emilie

[Ligne d’Yves] Mon cher papa,

Je voudrais bien te voir pour te dire que j’ai été bien sage et te faire des petits coups. Je t’envoie des gros baisers et mes meilleures caresses.

Ton petit Yves.


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