Vincennes, le 29 janvier 1917
Mon cher Marcel,
As-tu fait un voyage passable et as-tu goûté à tes provisions ?
Il fait toujours aussi froid, j’ai passé une soirée pas bien gaie et qui m’a semblée bien longue en comparaison de celle de samedi, que cette permission a passé vite ! Peut-être aurai-je le plaisir de te lire demain matin, d’avoir de tes bonnes nouvelles. Je veux espérer que tu es tranquillisé du côté de Valréas. Je te le souhaite vivement.
Je ne t’écris pas longuement pour que ma lettre te parvienne le plus tôt possible, et maman sort justement. Elle va la mettre à la poste.
Bébé t’a réclamé toute la soirée, il voulait aller te retrouver à la gare disant que tu l’attendais au chemin de fer. N’étais-tu pas en retard pour le train ?
Je ne vois pas grand-chose à te dire ce matin. Je te quitte mon chéri en t’embrassant bien tendrement de tout cœur.
Tout à toi.
Emilie
[Ligne d’Yves] Bons baisers à mon papa chéri. Yves