Vincennes le 26 janvier 1917
Mon cher Marcel,
Je n’ai pas eu le plaisir de recevoir de tes nouvelles ce matin. Nous voici vendredi, je me demande si tu auras une permission samedi soir.
Il fait toujours bien froid et je me demande comment tu supporteras cette température. Peut-être aurais-je le plaisir de te lire sur les coups de 3 heures comme hier.
J’ai répondu à Tante Amélie. Je ne suis toujours pas sortie ces jours-ci, je suis paresseuse à mettre le nez dehors et puis vu ce que tu m’a écris ça ne m’encourage pas beaucoup.
Yves est très gentil en ce moment, il devient sérieux et joue un peu tout seul. Il fait toujours de bonnes nuits.
Et toi mon chéri, tu ne dois pas avoir chaud ? Es-tu parvenu à être mieux couché ? Je voudrais bien te voir, que c’est long une semaine… ou que c’est court selon que l’on est loin ou près de ce que l’on aime !
Je te quitte pour ce matin espérant te lire bientôt. Bébé Yves se joint à moi pour t’embraser bien tendrement.
Tout à toi.
Emilie
[Ligne d’Yves] Mon cher papa,
Je voudrais bien te voir pour te dire que j’ai été bien sage et te faire des petits coups. Je t’envoie des gros baisers et mes meilleures caresses.
Ton petit Yves.