Lettre du 23 avril 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, le 23 avril 1917

 

Ma petite chérie,
Je suis rentrée trop tard hier soir pour pouvoir t’écrire. Mon train à l’aller n’avait que 40 minutes de retard. J’ai trouvé à la gare la plus jeune des demoiselles Salignon qui souffre assez à l’estomac en ce moment. Il y avait encore un excellent petit déjeuner très fin auquel j’ai fait le plus grand honneur. Poulet bien à point et pour finir une bonne crème au chocolat et un petit verre de muscat du meilleur goût. Après déjeuner petit tour très court à cause du vent infernal. A 5 heures remise à table pour finir les restes encore fort respectables. Puis en route pour la gare. Là gros retard et grosse émotion. Le chef de gare me dit que le retard est si important que sans doute la correspondance ne sera pas assurée. Tu juges de mon nez, près de 30 km à faire à pied sans carte en pleine nuit ! Heureusement il a téléphoné dans les 2 sens et m’a dit enfin que la correspondance attendait. J’ai poussé un vrai soupir de soulagement, surtout à cause de mon mal au pied. Je suis arrivé à Valréas à 10 heures. J’ai vite fait mon lit et me suis couché non sans avoir lu ta lettre.
Ce que tu me dis dans ta lettre de ce matin m’a beaucoup intéressé. Le colonel dont tu me parles est-il donc colonial ?
Je crois que rien ne sera changé pour les congés.
Je te quitte pour ce soir car il est tard et je tombe de sommeil.
Ton Marcel

Bons baisers aux petits.
Amitiés aux mamans.


Commentaires fermés sur Lettre du 23 avril 1917 de Marcel Sibaud

Filed under Lettres de Marcel Sibaud

Comments are closed.