Lettre du 22 avril 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 22 avril 1917
Dimanche soir

 

Mon chéri,
Je n’ai pas eu le plaisir de te lire aujourd’hui, peut-être aurai-je deux lettres de toi demain.
J’ai bien pensé à toi dans cette journée de dimanche, tu as dû voir les dames Salignon. Le voyage ne t’a-t-il pas trop fatigué ?
Il a fait beau, mais du vent, nous avons été jusqu’aux pelouses, sœurette commence à être lourde ! Et Yves lui ne serait pas fâché de faire de longues promenades, c’est malheureux que tu ne sois pas là, vous auriez été vous promener ensemble… comme deux jeunes gens ! dirait Toto.
Je suis assez ennuyée, Roger à la rougeole, pourvu que les notre de l’attrape pas ! Heureusement Yves ne l’a pas vu depuis quelques temps. Il l’a très forte, les yeux sont très pris et la gorge aussi il lui faut des badigeonnages et lui laver les yeux.
Enfin il faut espérer que les enfants étant en bon état, il y a moins de chance qu’il attrape la maladie.
Nous avons été porter nous deux (Yves) ta lettre ce matin. Il faisait plus frais que cette après-midi. Comme je le pensais bien nous avons vu ta mère cette après-midi, elle va toujours mieux, elle t’a écris hier ou avant-hier.

Lundi matin
J’ai laissé ma lettre hier, espérant te lire ce matin et pouvoir ainsi répondre à ta lettre, en effet j’ai eu le plaisir de te lire, mais je suis bien ennuyée de voir que le surmenage recommence. Samedi soir, j’avais comme le pressentiment que tu n’étais pas bien. J’étais toute triste en t’écrivant.
Tu ne me dis pas ce qu’il faudrait pour la classe 18. J’aimerais le savoir car justement on en a parlé vendredi avec qui tu sais, mais je crois qu’il faut toujours être affecté d’abord dans un régiment. Réponds-moi le plus vite possible et si tu pouvais me dire aussi si pour l’affectation dans ce régiment, cela a de l’importance. Ce que tu me dis n’est pas très clair. En attendant j’ai parlé u peu de tout mais je crois que l’important c’est une fois mis au 23 par exemple.
Je te quitte pour ce matin. Je veux que ta lettre parte. Je suivrai ton conseil pour la voiture.
Au revoir mon chéri, à bientôt de bonne nouvelles. Je t’embrasse mille et mille fois.
Tout à toi.
Emilie

Bons baisers et meilleures caresses de Toto et sœurette.

Je t’ai parlé dans une lettre du colonel R., cousin de Tante. Il est très gentil, je le trouve plus sympathique que sa femme. T’ai-je dit qu’il est à l’état major maintenant à Paris ? et que la nombreuse famille mon à 6 maintenant.


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