Valréas, le 22 mars 1917
Ma petite chérie,
Quel sale pays ! Il fait un froid de chien. Avec cela il a fallu partir à 5h ½ et ce soir j’ai dû travail. J’ai commandé aujourd’hui de façon assez moyenne. Je ne sais pas encore mes notes. Outre ta lettre, j’ai reçu aujourd’hui une gentille carte de M. Huet et une lettre de son oncle Bellet, fort aimable mais avec 2 programmes.
Les redoublants partent demain. Ils vont tous aux Sénégalais.
Je ne crois pas que le départ de Ribot des Finances ennuie le directeur général car il devient président du conseil.
Sans doute tu as besoin de prendre l’air et tu dois en avoir assez d’être couchée mais sois prudente. Je suis vraiment ennuyé de ces malaises dont tu me parles. En as-tu eu souvent ? Comment cela se fait-il ? Quand donc les causes d’inquiétudes auront-elles disparu ! Il ne faut pas te faire de mauvais sang ; sauf l’éloignement et la fréquence des manœuvres, je n’ai pas à me plaindre et mon sort serait envié par beaucoup.
Je te quitte ma petite chérie en t’embrassant mille et mille fois ainsi que les petits.
Ton Marcel