Lettre du 12 avril 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, le 12 avril 1917

 

Ma petite chérie,
Naturellement je n’ai pas eu aujourd’hui le plaisir de te lire. Ce sera pour demain, j’espère. Nous nous sommes levés à 5h moins le quart. Il ne faisait pas chaud.  Nous avons été tirer à la mitrailleuse et faire un peu de topo. A ce sujet tu pourras dire à maman de cesser toute recherche pour ma boussole. De nouvelles indications données par le capitaine compétent tendent à m’y faire renoncer. J’attendrai d’être à Paris pour y faire mon choix.
A ce sujet je viens avec enthousiasme de remplir une feuille que l’on fait passer. C’est pour les permissions de fin de cours. En principe une seule destination est admise. J’ai mis néanmoins via Clermont Ferrand et ferai tout mon possible pour y aller.
Nous avons manœuvré ce soir devant le général qui s’est déclaré satisfait ce qui est rare de sa part.
Pour la mise à jour de mes comptes, te rappelles-tu combien j’avais pris pour arrondir à 50 frs environ ce qui me restait en poche ?
Je vais tâcher de ne pas me coucher trop tard car j’ai les jambes lasses. Demain à 6h30 dessin panoramique. Ce n’est pas embêtant et j’espère qu’il ne fera pas trop froid et pas de vent.
J’espère que tu n’as pas eu de nouveaux malaises et que ta mère va mieux. Et la petit Mama qui avait éternué, elle n’est pas enrhumée au moins. Parlerai-je de notre cher grand frère ! Pas de nouvelle indigestion au moins ? Je l’ai trouvé vraiment amusant et bien en progrès.
Je te quitte ma petite chérie en t’embrassant mille et mille fois.
Ton Marcel

Amitiés aux mamans


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Lettre du 11 avril 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 11 avril 1917
Mercredi

 

Mon chéri,
J’ai reçu ce matin ta dépêche m’annonçant que tu avais fait un bon voyage.
Hier nous avons eu un temps abominable, j’étais allée faire quelques courses avec Yves en allant porter ta lettre et nous avons été pris par une tempête de neige. Bien que nous ayons couru pour revenir, je crois que j’ai eu un peu froid, est-ce cela ? La nuit dernière, j’ai été malade, un véritable dérangement dans le genre de celui de bébé la semaine dernière, avec les mêmes caractères qui nous avaient inquiétés à tort je crois, car le voici tout à fait remis. Et moi-même ce matin je vais mieux mais ce sera sans doute cause que ma lettre, ne partant qu’à 2 h au lieu de midi, t’arrivera avec un léger retard. Je vais aller la porter car maman est toujours souffrante et m’inquiète bien. Sœurette se porte comme un charme, il n’est plus question de son rhume ! Rhume qui n’a peut-être d’ailleurs pas existé !
Je vais écrire un mot à Suzanne. Je pense aller y déjeuner la semaine prochaine pour leur donner de tes nouvelles maintenant que j’ai eu le plaisir de te voir, plaisir trop court hélas ! Ton départ a causé un grand vide, tous les habitants de notre cher chez nous s’étaient vite réhabitués à ta présence, et la maison semble encore une fois bien vide. Petit Yves parle de toi à chaque instant et je vois bien que les grands yeux de notre mignonne te cherchent ! Je ne parle pas de moi !! Tu vas reprendre ton dur métier, ah ! Si je pouvais alléger ton travail comme je donnerais bien toutes mes forces pour t’en conserver un peu des tiennes !
Tu as oublié ta petite brosse, parlons plus prosaïque ! Je compte te la mettre dans le colis que nous allons t’envoyer avec le bracelet montre. Nous avons aussi en vue la préparation d’un gâteau quatre-quarts, qui ne te sera pas désagréable, je crois ! As-tu besoin d’argent ? Tu n’as pas emporté assez ; j’ai toujours peur que tu en manques.
Allons au revoir mon chéri, je te quitte pour aujourd’hui en attendant le plaisir d’avoir de tes nouvelles plus longuement. Je t’embrasse mille et mille fois.
Tout à toi.
Emilie

Les bonnes caresses de petite sœurette et gros baisers de ton grand garçon !


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Lettre du 11 avril 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, le 11 avril 1917

 

Ma petite chérie,
Tu as dû recevoir ma dépêche t’annonçant mon excellent voyage. Evidemment quand le train a pris le large et que je me suis retrouvé seul, je ne dirai pas dans mon coin, mais avec moi-même, j’ai trouvé la transition un peu brusque et nos deux jours de réunion bien vite envolés. Mais ce bref séjour m’a tout de même donné un élan appréciable pour le temps qui reste à faire. Et toi ? Es-tu bien rentrée ; ne t’es-tu pas fait trop de bile ? Toto et Marcelle ont-ils été sages ?
J’ai fait un excellent déjeuner vers 11h ½ quand le wagon restaurant a fait annoncer 1er service. Ma musette si bien préparée par toi a tenu les promesses de sa corpulence. Le vin blanc était délicieux. A Dijon, j’ai eu un creux. J’ai goûté vers 4 heures et 7 heures en quittant Lyon j’ai fait un dîner aussi bien que le déjeuner.
Contemplé les ruines de la Neuville-sur-Saône où a eu lieu une explosion. Beau travail ! Arrivé à Montélimar avec une heure de retard. Pris une chambre à l’hôtel du parc (chambre fort convenable mais 3 frs). On m’avait dit que la voiture partait à 4h ½. A 4 heures, j’étais prêt et j’ai attendu jusqu’à 6 heures moins le quart. Arrivé à Valréas vers 10 h. Mon télégramme a été envoyé de Grignan pendant qu’on changeait les chevaux. En arrivant trouvé une gentille lettre de Clermont et une de Devoyod. Hier soir il y avait une manœuvre de bataillon devant le général. Demain ce sera pareil.
Les 2 redoublants qui ont été envoyés au camp du Courneau et qui n’ont jamais été au front français sont affectés à l’instruction des élèves-officiers. En dehors de la coloniale, certains élèves du dernier cours (infanterie) sont encore au dépôt divisionnaire.
Un départ d’élèves aura lieu cette semaine (16 je crois). D’après ce qu’on dit les propositions seraient faites vers le 21 de ce mois, celles de la coloniale recevant suite au ministère. La dernière semaine d’instruction est la semaine prochaine. Les deux suivantes sont de la révision. La revue aura lieu le 5 mai. Les départs le 8.9.10.11.
A la manœuvre, j’ai remercié le capitaine qui m’a causé fort aimablement  sur un mode encourageant. Il m’a demandé de tes nouvelles, de celles des petits, m’a répété qu’il avait tenu à m’avoir avec lui, etc.
Je viens d’aller porter mon linge et vais tâcher de ne pas me coucher trop tard car demain nous partons à 5h 45.
En attendant le plaisir de te lire, je t’embrasse mille et mille fois ainsi que les petits.
J’espère que l’indisposition de ta mère n’a pas augmenté et que tu pourras m’en donner de meilleures nouvelles.
Ton Marcel


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Lettre du 10 avril 1917 d’Emilie Sibaud

Vincennes, le 10 avril 1917
Mardi matin – 10h

Mon chéri,
Je viens de rentrer sans encombre. J’ai reçu ce matin encore une lettre de toi, j’en étais toute étonnée, qu’importe c’est un peu de toi, de ta pensée. J’ai trouvé en rentrant Yves et sœurette éveillés. Yves t’a cherché partout et a bien du chagrin que tu ne sois revenu avec moi.
Je vais aller mettre cette lettre avec lui pour le consoler, pauvre petit ! Pauvre moi aussi ! Pauvres nous ! Que cala m’a fait mal de voir le train partir ! Je t’aime tant mon aimé, te voir encore partir, c’est dur d’être aussi séparés !
Je veux espérer que tu vas faire un bon voyage, que tu ne seras pas trop fatigué.
Que te dirai-je encore ? Que je suis triste puisque tu n’es plus là ! Que ma pensée est toute à toi ! Que cette journée va être bien longue en comparaison de celles d’hier et d’avant-hier, qui ont passées si vite !
Que vienne ton retour définitif auprès de nous ! Ce jour-là vois-tu, je crois que je serais folle de joie !
Allons au revoir mon chéri à bientôt le plaisir de te lire.
Je t’embrasse mille et mille fois.
Tout à toi.

Emilie

[Ligne d’Yves]
Mon papa chéri,
Je suis bien triste. Tu es parti et je n’ai pas pu t’embrasser ; fallait me réveiller et j’aurais été au fin fer [chemin de fer] te conduire. Mon papa sergent, je t’embrasse beaucoup de fois avec sœurette.
Ton Yves


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Télégramme du 7 avril 1917 de Marcel Sibaud

 

Télégramme 7 avril 1917

 

 

 


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