Lettre du 15 avril 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, le 15 avril 1917

 

Ma petite chérie,
Aujourd’hui encore je n’aurai pas rempli tout le programme que je m’étais fixé. J’ai fait à peu près tout ce que je voulais au point de vue hygiène et travail mais la correspondance est restée en panne.
Le temps était médiocre mais pas froid. Repas bien mauvais pour un dimanche. J’ai dû ce soir entamer mon pâté de foie de chez Gervaux, il est exquis. Le professeur de dessin vient déjà de rendre le dernier dessin ; j’ai encore très bien.
J’ai reçu ta lettre dès le matin, c’était un bon début.
Tu me dis que ta mère va retourner chez Bernot ; est-ce qu’elle va mieux ? Il ne faudrait pas qu’elle aille encore mal à attendre aux intempéries.
Je ne sais si je t’ai demandé au cas où tu m’enverrais un colis de me mettre un tube de vaseline goménolée, non que je sois le moins du monde enrhumé, mais par mesure de simple précaution.
Le programme de la semaine prochaine comprend beaucoup d’exercices sur le terrain ; heureusement je me suis bien reposé. Si je ne craignais encore des changements de temps, j’allégerais un peu mes vêtements qui sont maintenant trop chaud quand on se donne du mouvement.
Je quitterais par exemple mon chandail et remplacerais mon pantalon de drap par un de toile au lieu de mettre comme maintenant l’un sur l’autre. Mais je crois plus prudent d’attendre encore un peu.
Les nouvelles continuent d’être très satisfaisantes. Peut-être cette fois l’offensive anglaise sera-t-elle continuée.
Je te quitte ma petite chérie en t’embrassant mille et mille fois.

Ton Marcel

Bons baisers aux petits, amitiés aux mamans.


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