Lettre du 14 février 1917 de Marcel Sibaud

Valréas, le 14.2.1917

Enfin je viens de recevoir à 5 heures ta lettre de lundi matin. Malheureusement je n’aurai pas le temps matériel de mettre cette lettre de façon quelle puisse partir demain à 7 heures. On n’a pas une minute à soi. Heureusement le capitaine a donné une chambre dans le cantonnement où l’on peut travailler après l’heure. J’en ai pris une bien que fort chère. 30 frs par mois sans cheminée. Mais j’ai l’électricité et le froid est déjà à peu près passé. Je puis donc faire ma toilette en toute tranquillité et travailler de même. Aujourd’hui allocution du colonel qui ressemble un peu à ton oncle, mais qui est très ironique. Ce soir 4 heures d’exercice, j’avais plutôt faim en rentrant. J’ai fini le gruyère.
Il faut voir la doctoresse. Comme je regrette qu’il fasse toujours froid là-bas. Ici on patauge jusqu’à la cheville dans le dégel. Les après-midis sont magnifiques. Mais il y a de quoi s’occuper. C’est un vrai couvent d’ailleurs c’est dans quelque chose d’analogue que nous logeons. Aux murs de ma chambre comme partout ailleurs beaucoup d’images de piété et un de ceux avec qui je cause le plus est un missionnaire au Congo.
Décidément Toto a de la mémoire. J’ai dit en effet devant lui imitant les Sénégalais « Pourquoi toi y a farceur ». Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
Je te quitte ma petite chérie en t’embrassant de tout cœur et porte toi bien surtout.
Ton Marcel.

Amitiés aux mamans.


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