Maisse, le 3 janvier 1917
Mon cher Marcel
Comment vas-tu ? Je n’aurais peut-être pas encore de lettres de toi aujourd’hui !
Hier j’ai reçu une lettre de ta mère qui m’a fait bien plaisir, il y avait une petite carte postale pour Yves représentant un petit frère ou une petite sœur ? J’ai reçu aussi une lettre de Suzanne nous envoyant leurs souhaits et me disant que mon oncle cherche les renseignements dont tu as besoin, aussitôt qu’il les aura, il te les enverra. De ton côté peut-être as-tu eu quelques renseignements ?
Avez-vous été surmenés ces jours-ci ?
J’ai répondu aussitôt à ta mère pour la remercier ?
Je marque scrupuleusement les dépenses, n’as-tu pas besoin d’argent ? Ici le temps est couvert mais il ne fait pas très froid n’as-tu pas reçu trop de place ?
Excuse encore une fois mon papier, je vais aller en acheter tout à l’heure, mais je voulais t’écrire avec de descendre voulant mettre ta lettre à la poste.
Yves est sorti hier et je peux le sortir aujourd’hui. J’ai été sur la petite route où nous avons été lundi. Aussitôt arrivé à l’endroit où tu lui avais coupé une canne, il en a réclamé une autre, me disant qu’il te voulait pour promener vite et toute la soirée, il nous a dit « je veux mon papa ! ».
Je viens de recevoir ta lettre en même temps que le traitement. Ta lettre est venue très vite, comme c’est ennuyeux que l’on ne vous garde pas à Milly. J’ai été bien heureuse de te lire et d’avoir de bonnes nouvelles.
Nous aurons peut-être le plaisir de t’avoir samedi soir ou dimanche.
Je te quitte mon chéri en t’embrassant bien tendrement.
Yves t’envoie de gros baisers. Amitiés de maman.
Toute à toi.
Emilie